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Peut-on se libérer de la « servitude volontaire » ?

Peut-on se libérer de la « servitude volontaire », selon l’expression de l’écrivain du XVIe siècle La Boétie ? Pierre Bentata, professeur d’Economie et conférencier, expose dans un nouveau livre (De l’esprit de servitude au XXIe siècle) la façon dont les peuples se privent eux-mêmes de leur liberté au profit de la sécurité. « Un peuple prêt à […]

Peut-on se libérer de la « servitude volontaire », selon l’expression de l’écrivain du XVIe siècle La Boétie ? Pierre Bentata, professeur d’Economie et conférencier, expose dans un nouveau livre (De l’esprit de servitude au XXIe siècle) la façon dont les peuples se privent eux-mêmes de leur liberté au profit de la sécurité. « Un peuple prêt à […]

Peut-on se libérer de la « servitude volontaire », selon l’expression de l’écrivain du XVIe siècle La Boétie ? Pierre Bentata, professeur d’Economie et conférencier, expose dans un nouveau livre (De l’esprit de servitude au XXIe siècle) la façon dont les peuples se privent eux-mêmes de leur liberté au profit de la sécurité. « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux » aurait dit un jour l’homme politique américain Benjamin Franklin. Cet ouvrage en est sans aucun doute la démonstration. Tout au long d’un essai très bien étayé, Pierre Bentata convoque les experts et s’appuie sur des exemples du quotidien pour démonter et analyser les rouages complexes de la servitude volontaire des citoyens.

Pierre Bentata décrit l’Etat comme un Léviathan, ce monstre qui personnifie le chaos. Il précise qu’il n’y a pas de Léviathan sans esclave. « Pour l’ami de Montaigne [La Boétie] la servitude naît d’un défaut de désir de liberté » écrit-il ainsi. Deux raisons à cela : l’habitude et le divertissement. Divertissement qui, aujourd’hui, est « plus déplorable encore, plus niais » qu’à l’époque de Montaigne… Entre les talk-shows, la téléréalité et les réseaux sociaux, l’homme se révèle docile et n’aspire pas à plus de liberté tant qu’il a son confort. Mais cette raison ne peut expliquer à elle seule ce défaut de désir de liberté. Pierre Bentata explique comment le peuple français pourtant décrit comme « rebelle » a fait de l’Etat le garant de sa sécurité et de son bonheur.

Ce n’est pas nécessairement le fait de la pression d’un Etat totalitaire si les libertés individuelles reculent. Elles reculent car les citoyens l’ont bien voulu. Ces restrictions naîtraient même de la demande des citoyens. Elles sont « volontaires car demandées, volontaires car acceptées ». Pierre Bentata propose que chacun, à son échelle individuelle, n’espère plus son bonheur « d’aucune obole » pour enfin se sentir libre et être délivré de toutes les haines.

Le livre présente de façon claire et originale des questions bien de notre époque, que certains qualifieraient d’osées. Il questionne le système et le monde qui nous entoure. Pierre Bentata vient casser le mythe du français rebelle et libertaire. Il nous pousse ainsi à réaliser notre propre auto-critique pour nous libérer de notre servitude volontaire. Et si nous cessions enfin de confier notre bonheur à autrui ?

Charlie SALVIGNOL

Pierre Bentata, De l’esprit de servitude au XXIe siècle, éditions de l’Observatoire, 192 pages, mai 2021, 17€.

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